Quelles sont les règles pour bien choisir ta typographie ?
Introduction
Le choix d’une typographie n’est pas anodin, évidemment tu as déjà été confronté à ce choix. Pour écrire dans un logiciel de traitement de texte, ou avec une application, pour créer un post par exemple, tu as dû choisir une typographie.
Aussi, tu as besoin d’une typographie pour ta marque, mais également pour produire tes contenus. Tu peux utiliser la même typo, ou tu peux combiner 2 à 3 typos (maximum).
Le choix peut s’avérer casse-tête !
Plus qu’un choix de cœur, plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour justifier ton choix et il est important de rester aligné avec tes valeurs.
- Avant de parler du style, la bonne lisibilité de ta typographie s’impose, c’est le premier critère à prendre en compte. Si le caractère est très esthétique, mais complètement illisible, ne passe-t-on pas à côté d’un objectif de communication ?
- Le deuxième point à vérifier est la qualité de la police d’écriture. En effet, un exemple simple : tu as peut-être choisi une typographie que tu aimais bien, pour te rendre compte que les “e” n’avait pas d’accents proposés (et oui, les accents n’existent pas en langue anglaise !). Aussi, il est alors impossible d’écrire des contenus sans pouvoir utiliser une police d’écriture complète et adaptable à tes besoins.
- Trouver le style de ta typographie, c’est donner du caractère, être mémorable, c’est le dernier point de réflexion, qui s’attache à l’esthétisme de la lettre.
Définition
Typographie = le style de caractère
Le mot « typographie » vient du grec et signifie littéralement « le type d’écriture ». (Parmi les grands styles de typos, on peut citer les Serifs, les Sans-serifs, les cursives, les fantaisies, les Mono-space… Un article sera dédié spécifiquement aux styles de typographie)
Police = Une famille de caractère
La police correspond à un ensemble de glyphes (ce qui inclut lettres, chiffres, accents et signes de ponctuation), de tous corps (tailles), graisses, styles (romain, italique, ombré, décoratif, etc.) confondus.
Fonte = Un membre de la famille
Dans chaque famille, il y existe différents membres. Des petits, des grands, des plus gros, etc. Ces différentes versions s’appellent des fontes : thin / regular / semi-bold / bold / black etc…
La lisibilité d’une typographie
Il y a deux aspects qui conditionnent l’approche de la lisibilité.
- Tu peux choisir une typographie et vérifier la clarté pour une lecture en petite taille (8 pt par exemple) et avec une grande taille (plus de 72 pt).
- il faut également penser aux médias que tu souhaites utiliser la lecture d’un document imprimé et la lecture sur un écran (portable, ordinateur…) est différente.
- Il y a également l’utilisation à prendre en compte, quelquefois tu peux utiliser la typo pour le nom de ta marque mais tu ne pourras pas forcément utiliser la même typographie pour écrire tes contenus, il te faudra choisir une typo complémentaire qui se mariera avec ta typo principale. La réflexion à avoir est la même quand tu associes des couleurs par exemple.
- Pour ton identité visuelle, on recommande souvent d’utiliser 2 à 3 familles de police maximum.
L’adaptabilité des polices
Un autre aspect doit être observé : la fonte de ta police. En effet, tu pourras structurer ton paragraphe avec une seule police de caractère si elle possède une fonte.
Une typographie complète (avec tous les caractères utiles, les accents, les chiffres, les caractères spéciaux…) et sa fonte permet de travailler les textes en donnant une impression de hiérarchie.
Les caractères gras pour les titres de premier niveau, l’italique pour les citations. Dans cette démarche, c’est l’effet de contraste que l’on recherche.
Aussi, pour le confort de lecture de ton utilisateur, outre la fonte, il faut considérer l’espacement des lettres, des mots, ou l’espacement entre les lignes (interlignage) pour ne pas perturber la fluidité de lecture. Il faudra alors apprécier les pleins et les vides, pour repérer les ruptures du texte.
Les conditions pour utiliser tes typographies seront expliquées précisément dans ta charte graphique.
L’esthétisme et symbolique des caractères
La police a des propriétés visuelles qui lui confèrent toute sa personnalité. Le style de la typographie a une charge émotionnelle. En fonction de son style, une police peut inspirer du dynamisme, de la stabilité, du lyrisme, de douceur ou de robustesse.
Serif
Ce sont des polices qui évoquent le respect, la tradition. Elles sont considérées comme classiques et associées à quelque chose de formel, à une certaine maturité.
Sans-serif
Ces polices sont plus modernes, géométriques et minimalistes. L’absence d’empattement leur confère plus de clarté et de transparence. Elles sont surtout plus simples.
Cursives
Les polices calligraphiées et les manuscrites. Leur lisibilité peut être plus difficile. On les privilégiera pour des logos ou des titres. Élégantes, elles sont souvent associées à la féminité.
Les variations de graisse, de taille, d’alignement ou de rythme sont des moyens pour travailler l’aspect visuel, et l’effet que l’on veut insuffler. Aussi, la typographie pour un logo, pour un titre ou pour un paragraphe ne sera pas soumise aux mêmes règles. La manière dont on capte l’attention est capitale, il faudra trouver le bon équilibre pour valoriser chaque élément de typographie et que ce ne soit pas une cacophonie incompréhensible.
Un autre aspect influe le choix, c’est l’histoire de la typographie, la période où il a été créé, dans quelles circonstances on l’a utilisé, pour quel type d’entreprise, ou de circonstances.
Puisqu’il s’agit d’esthétisme, on pourra aussi considérer sa couleur, sa texture, et même travailler en 3D…
Conclusion
La typographie permet d’articuler le fond et la forme. À la fois, un choix esthétique, et aussi des choix plus techniques pour satisfaire la lisibilité et l’adaptabilité de ta /tes familles de typographie.
Pour moi la typographie est un art à part entière, le glyphe sert à la fois à communiquer des messages, à informer, mais aussi à susciter des émotions fortes. Les règles qui s’appliquent servent à structurer ton message.
Adrian Frutiger est un typographe suisse des plus influents du XXe siècle, qui a créé entre autres les typographies Avenir, Frutiger, et Univers.
« Avec son travail, Adrian Frutiger a défini un nouveau standard, pour une typographie centrée sur l’information », analyse le graphiste suisse François Rappo.